Multiplication des colonies

Beaucoup d'apiculteurs ont perdu un grand nombre de ruches suite à une importante mortalité hivernale.

Pour reconstituer notre cheptel, nous pouvons acheter des essaims chez des éleveurs, mais cette solution comporte beaucoup d'inconvénients.

-coût élevé

-les essaims ne se développent pas toujours rapidement

-la race n'est pas acclimatée

-transport de maladies

-la valeur de la reine est incertaine

Je propose une solution simple, peu coûteuse, et qui donne d'excellents résultats.

1) Au mois de mai, j'installe un bel essaim dans une hausse (a) Dadant douze cadres équipés de cire gaufrée (ou onze cadres, ce qui est le cas le plus fréquent).

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Au bout de quelques jours je pose une deuxième hausse (b) (de onze ou douze cadres) pour permettre à l'essaim de se développer normalement. Un petit nourrissement stimulant est souhaitable. Ce sera notre ruche mère.

Courant juin je vérifie l'étendue du couvain. Il doit occuper douze cadres (six en haut et six en bas).

Je vais maintenant procéder à la division de cette colonie.

Je prépare à coté de cette ruche quatre plateaux sur lesquels je pose une hausse.

Je dispose dans chacune d'elles six (ou cinq) cadres garnis d'abeilles prélevés dans la ruche mère.

Les grouper au centre de la hausse et compléter de chaque coté avec des cadres de cire gaufrée.

Important : chacune des quatre colonies formées devra comporter du couvain de moins de trois jours (ou œufs), du couvain frais, du couvain mûr (operculé) et des provisions.

Je déplace trois d'entre elles dans un autre rucher (la quatrième reste en place pour récupérer les butineuses et sera transportée le soir même auprès des autres).

Précaution : rétrécir les entrées en ne laissant un passage que de deux centimètres au maximum.

Trois des colonies n'ont pas de reine et vont se dépêcher d'en élever une. L'une d'elle comportera la reine, elle sera conduite comme les autres mais sera éloignée de quelques mètres. Si on ne détecte pas celle comportant la reine, il est préférable de les disposer à trois ou quatre mètres les unes des autres.

Un petit nourrissement stimulant peut être envisagé. A ce stade, on ne voit presque plus sortir d'abeille, c'est normal, il ne faut pas s'inquiéter.

Le trafic à la planche va reprendre progressivement; lorsqu'il y aura "embouteillage" il faudra agrandir progressivement les entrées.

Un mois après on commence à constater la ponte et on voit les butineuses rentrer du pollen. Si on s'aperçoit que l'une des quatre est beaucoup plus peuplée que les autres, on peut la permuter avec une faible. Les butineuses viendront renforcer la faible.

Il faut laisser dans l'état jusqu'au printemps suivant. Traiter contre les varroas en temps utile.

Ne pas mettre de hausse supplémentaire même si le corps est plein de provision; la ponte de la reine doit être bloquée.

Cette petite colonie hiverne très bien; surveiller quand même les provisions et un petit nourissement au candi est quelquefois nécessaire en février.

2) Au printemps suivant (Mars/Avril) ajouter une hausse garnie de cire gaufrée (une bande de trois centimètres suffit, car les abeilles aiment produire de la cire à ce moment. La reine va s'empresser de la remplir d'oeufs, cela va très vite et c'est un plaisir de voir ces cadres garnis entièrement de couvain et de cire blanche.

Notre corps de ruche est maintenant formé pour l’année de 2 hausses. Les hausses de production seront ensuite posées en fonction du développement de la ruche.

3) Les années suivantes, lors de la visite de printemps, on enlèvera entièrement la hausse du bas (a) ayant des cadres vides ou en mauvais état et la hausse du haut (b) prendra sa place sur le plateau.

Une nouvelle hausse avec cadres gaufrés sera posée et complétera ainsi le tout pour former un corps de ruche dont la moitié des cadres aura de la cire neuve.

N.B. Pour la séparation des hausses (a) et (b), on procède comme pour une hausse de production. (Décollement et petite rotation).

Pour conclure :

Cette méthode de conduite de la ruche divisible donne d'excellents résultats. Elle a le mérite d'être simple, ne nécessite pas de recherche de reine, ni de matériel compliqué (utilisation de cadre de hausses uniquement). Le transport des colonies (au moment de la division) est relativement aisé.

André MELIN – JOUVENCON – Décembre 2008 – andre-melin@orange.fr